Kōkan

Trop de réunions à cause de Scrum, vraiment ? 🤔

Je sors de l’excellente conférence MiXiT et j’ai encore entendu des personnes m’expliquer pourquoi Scrum c’est le mal… à cause des réunions 👿

Alors, je suis un peu agacée ! On est en 2024 et j’entends encore tellement de non sens à propos de Scrum que je suis agacée. Et aujourd’hui, c’est à propos des “réunions” Scrum ou “cérémonies”…

Je crois que ton cerveau est myope
Extrait du livre Punchlines de “Et tout le monde s’en fout”.
Dédicace à Manu 😉

Allons démystifier quelques croyances !

Commençons par bannir le terme “cérémonies” Scrum !

Alors, oui le terme “cérémonies” a été utilisé en lien avec Scrum comme nous l’explique dans son article Derek Davidson “The fascinating Origin of the term Scrum Ceremonies“.

Mais bon, en 2024, il faut passer à autre chose. Car il n’a JAMAIS été utilisé dans AUCUNE version du guide Scrum, depuis sa création en 2010…

✅ Le guide Scrum nous parle d’événements.

Maintenant que ceci est clarifié, passons au point suivant !

Trop de réunions avec Scrum…

Pour rappel, le guide Scrum nous parle de 4 événements :

Le tout sur 1 à 4 semaines avec des durées préconisées adaptées à la longueur de votre sprint. Nous parlons plus bas de la notion de durée, car la aussi les mythes ont la dent dure…

Et le guide Scrum de nous dire

Les événements sont utilisés dans Scrum dans le but de créer de la régularité, minimisant le besoin d’avoir d’autres réunions non définies par Scrum.

✅ Donc les COPILs, les points pour mettre à jour le reporting ou toutes autres “réunions”, ce n’est pas Scrum en fait 😇.

Des réunions qui “ne servent à rien” ?

Repartons de la base à savoir ?…

Oui !!! Le Guide Scrum !!! (En conférence, j’offre des nounours quand j’ai la “bonne” réponse, je t’envoie une version virtuelle pour toi qui as trouvé 🧸).

“Chaque événement dans Scrum est une occasion formelle pour inspecter et adapter les artefacts Scrum. Ces événements sont spécifiquement conçus pour permettre la transparence requise.”

Tiens, tiens… mais pourquoi elle a mis 3 mots en gras la dame 🤔

Peut être parce qu’il s’agit des 3 piliers de Scrum 😇

Et le guide Scrum d’ajouter…

“Ces événements fonctionnent parce qu’ils mettent en œuvre les piliers empiriques de Scrum de transparence, d’inspection et d’adaptation.”

Intéressant ça aussi… ça pourrait fonctionner en fait ? Alors oui, ça va demander un peu d’effort à chacun d’appliquer ces 3 petits mots (également défini par le guide Scrum, je vous laisse aller chercher pour ne pas faire que des copier coller).

Clairement, je suis la première à dire : si votre réunion n’apporte pas de valeur et n’est utile à personne…supprimez-la !

✅ J’ajoute quand même qu’avant de la supprimer, il faut peut être comprendre pourquoi l’un des événements Scrum ne tient pas toutes ses promesses. Et le meilleur moyen pour cela est de repartir de sa définition pour mesurer les écarts entre le “standard” et ce que l’on fait.

Trop de temps les réunions Scrum, vraiment ? ⏱️

Une image vaut mille mots. Selon les préconisations de Scrum pour un sprint d’1 mois, voici le temps passé sur les événements :

Temps en réunion pour un sprint Scrum d'une semaine

Petit produit en croix pour avoir le pourcentage, avec l’hypothèse que l’équipe travaille 35h par semaine. Nous arrivons en arrondissant à l’entier supérieur à 15% de temps de réunion.

Allez, j’abuse, je vais rajouter 1h d’affinage du Backlog par semaine : ✅ soit 17% du temps.

Tout ceci étant bien entendu exagéré parce que je n’ai jamais vu une équipe faire 4h de sprint planning pour 15 jours de sprint, ni 2h de Sprint Review (ce qui pourrait être utile parfois…). On en parle des rétrospectives pour 3 semaines de sprint qui durent 30 minutes ? Non pas là, c’est presque le week-end pour moi, je n’ai pas envie d’y penser maintenant😅

Est-ce vraiment Scrum le problème ?

Hum…à votre avis ? 😇

Bon, je suis un peu moins agacée maintenant. Je me dis qu’il y a bien quelques personnes qui vont lire cet article et m’aider ainsi à continuer à sauver le soldat Scrum si maltraitré.

En tout cas, l’aspect positif de mon agacement, c’est que cela m’a donné cette première idée d’article et la suivante. Car je vous vois venir avec votre question : “OK Céline, on veut bien essayer mais comment on les rend efficaces ces réunions Scrum ?”

Nelson a d’ailleurs commencé à vous parler de la revue de sprint et vous propose un modèle pour la rendre plus utile efficace. Et Simon vous explique ici commencer bien préparer (oui, un événement Scrum se prépare…).


PS : chère équipe, cher(e) Product Owner, soyez sympa… Ne rejetez pas la faute sur votre Scrum Master.
Son rôle est de “s’assurer que tous les événements Scrum ont bien lieu et sont efficients, productifs et respectent bien les temps impartis”. Mais sans vous, il pourra brasser autant d’air qu’il veut, je vous entends encore dans 10 ans dire que “ça marche pas”…D’ailleurs (promis, c’est la dernière !)

“La Scrum Team s’engage à atteindre ses objectifs et à se soutenir mutuellement”

L’engagement, c’est l’une des 5 valeurs de Scrum. Et chacune de ces 5 valeurs peut générer des conversations plus qu’intéressantes pour une équipe qui a une véritable envie d’appliquer Scrum “un peu mieux”…avant de tomber dans les clichés et les anti-patterns de Scrum 😉

On se lance un défi chez KoKan ! Pour Agile en Seine 2024, chacun choisit une citation qui le motive. L’inspiration peut venir par exemple de chansons de France Gall. De mon côté une citation m’est venue à l’esprit.

Pourquoi j’ai choisi cette expression ?

Friedrich Nietzsche a dit en 1988 “Ce qui ne me tue pas me rend plus fort”. 

Ce n’est Nietzsche qui m’a fait découvrir cette phrase,  mais un professeur de judo en primaire pour me motiver après une mauvaise chute.

Le tatami et ses nombreuses chutes m’ont vite fait comprendre que tout le monde se prenait quelques chutes. Même Teddy Riner le judoka le plus titré au monde, a déjà subi des défaites ! 

Que ce soit dans le judo ou un autre sport, la réussite est basée sur de nombreux échecs. C’est dans ses essais qu’on apprend et que nous nous forgeons. Attention toutefois à ne pas trop pousser, sinon c’est la blessure ! 

Que retirer de nos échecs ? 

J’aime ressortir plusieurs grandes idées de cette phrase.

Relativiser sur notre échec. On est en vie, c’est le principal. Ça peut sembler logique, mais prendre un pas de recul est un début. On a tous déjà vécu une mauvaise note à l’école par exemple. Ça nous semblait la fin du monde à l’époque. Mais maintenant on s’en fiche non ? 

Cette phrase permet de prendre un pas de recul sur la situation. Qu’importe comment se passe votre journée, je vais avancer un pourcentage douteux en disant que 95% des lecteurs ici ne risquent pas leur intégrité physique au travail.

Puis on peut réfléchir calmement à ce qui s’est passé pour mieux comprendre. On va chercher l’apprentissage à tirer de l’expérience. Cette leçon va permettre de grandir et d’éviter de retomber dans le même piège, ce qui nous rends plus fort.

Attention quand même, un échec reste dur à surmonter, et ce même si personne ne vous a envoyé au tapis physiquement.🫶 Le processus peut prendre une durée indéterminée pour réussir à sortir le positif de l’expérience vécue.

Devenir plus fort avec l’agilité ? 

En fin compte, on réfléchit sur ce qu’il s’est passé avec un moment d’introspection. La réflexion nous permet de relativiser et de formaliser ce qu’il s’est passé.

Comme on est encore en vie, on va ensuite chercher ce qu’on peut tirer de cette expérience pour s’améliorer. Vous voyez où je veux en venir ? 

On retrouve les piliers Scrum INSPECT et ADAPT dans cette citation ! 

C’est ce que j’aime dans cette citation et dans l’agilité : la prise de conscience. On est conscient qu’on ne peut pas tout réussir et que l’échec fait partie de l’apprentissage. 

Ce qui compte derrière va être ce qu’on apprend de l’expérience pour s’améliorer.

Essayons ce qu’on veut essayer et voyons ce qu’il se passe ! 💪 si ça ne marche pas, on apprend de l’expérience et on réessaye pour réussir la prochaine fois.

Publié le 22 mai 2024

Partager :