La communauté de pratique (CoP) est un élément essentiel dans le développement de l’expertise des équipes. Elle permet aux membres de partager des connaissances, d’apprendre les uns des autres et de développer de nouvelles compétences. Cependant, il arrive souvent que ces communautés soient abandonnées, faute de sujets, d’apprentissage et d’engagement de ses membres. Alors, comment faire en sorte qu’une communauté fonctionne ? Faut-il y mettre fin à un moment ? Sur quels critères ? Suivez le guide.
Pourquoi les communautés de pratique sont-elles abandonnées ?
La première question à se poser est de comprendre pourquoi les membres d’une communauté décrochent. Le manque de sujets pertinents et d’opportunités d’apprentissage peut être un facteur. Les membres peuvent se sentir déconnectés si les sujets discutés ne sont pas directement liés à leurs intérêts ou à leurs besoins professionnels.
Si vous sentez que la CoP faiblit, il peut être temps d’inspecter sa raison d’être. Le manque de participation peut être le signe qu’elle a besoin d’évoluer. Comme le dirait Simon Sinek, “Start with Why”. Deux questions à se poser : “A qui s’adresse la CoP ?” “Quel est son objectif et comment le mesurer ?”. S’assurer que la CoP apporte de la valeur aux participants est la meilleure manière d’en améliorer l’engagement.
Comment faire fonctionner une communauté de pratique ?
Pour qu’une communauté de pratique fonctionne, il est essentiel de maintenir un flux constant de sujets pertinents et intéressants. Cela peut être réalisé en encourageant les membres à proposer leurs propres sujets et en organisant régulièrement des séances de brainstorming pour générer de nouvelles idées.
Il est important de garder à l’esprit la phase de maturité de la CoP : cela détermine les enjeux et le niveau de contribution attendu des membres.
- Phase d’Implication : clarifier et partager les buts, les rôles, les règles et les activités de la CoP : définir le problème et comment le résoudre aide à se projeter et limitera d’éventuelles frustrations
- Montée en puissance : la CoP se remplit de ses membres, qui commencent à maîtriser les règles
- Pic d’activité : la COP bat son plein ! Les échanges sont de plus en plus nombreux et riches, les savoirs s’échangent et la montée en compétence générale est maximale
- Ralentissement : au fur et à mesure des améliorations, les problèmes se font plus rares donc les contributions s’espacent
- Fin : la raison d’être de la CoP disparaît car le but est atteint. La CoP peut disparaître de sa belle mort
Faut-il mettre fin à une communauté de pratique ?
Il n’est pas toujours nécessaire de mettre fin à une CoP qui semble stagner. Parfois, il suffit de la revitaliser en introduisant de nouveaux sujets ou en invitant de nouveaux membres. Relancer ou dissoudre ? Ce choix sera éclairé par la réévaluation des objectifs de la communauté de sa structure. Il peut être utile de recueillir les commentaires des membres pour comprendre ce qui ne fonctionne pas et ce qui pourrait être amélioré.
Les critères pour relancer une CoP peuvent inclure la pertinence des sujets, l’engagement des membres, la fréquence des réunions et la qualité des discussions. Si ces critères sont positifs, alors la communauté peut être relancée avec succès.
Cependant, si malgré ces efforts, la communauté reste inactive, il peut être préférable de la dissoudre et de permettre aux membres d’investir leur temps sur d’autres initiatives. Si les participants trouvent de la valeur ailleurs, il est probable que la CoP ne soit plus pertinente.
Pour conclure…
Les communautés de pratique sont un outil précieux dans les méthodes agiles, mais elles nécessitent une gestion attentive pour rester pertinentes et efficaces. Avec les bonnes stratégies, elles peuvent devenir un moteur de croissance et d’apprentissage pour tous les membres. N’hésitez jamais à revenir à sa raison d’être afin d’observer les mécanismes qui l’ont menée là. Car si la CoP a évolué, peut-être que votre besoin aussi ! Enfin, la fin d’une CoP ne doit pas être un tabou ou un aveu d’échec, mais une opportunité d’aligner l’organisation avec ses enjeux du moment.
Jordan est Scrum master et Delivery manager. Attiré par la complexité et la facilitation, c’est naturellement qu’il s’oriente vers des missions en Big Data, puis en UX. Il est intervenu dans des contextes de transition agile et de passage à l’échelle.
A travers de multiples outils et ateliers, il pousse ses équipes vers l’excellence opérationnelle sans jamais renier la qualité de vie au travail. Ses passions ?
L’escalade, la littérature et les jeux de mots.
Publié le 16 juillet 2024